La drogue dans le milieu scolaire en Algérie
Les garçons avec 17% suivis des filles avec 2%
La consommation de la drogue dans le milieu scolaire est désormais une réalité en Algérie. Pour preuve, une enquête réalisée, à cet effet, a fait état de chiffres et autres statistiques qui dénotent de l’ampleur de ce phénomène. En effet, 17% des garçons scolarisés et 2% des filles, âgés de 15 et 16 ans, ont consommé du cannabis, selon une enquête réalisée de janvier à février 2005 à Alger et rendue publique, hier, à l’occasion de la conférence internationale sur le rôle de la recherche dans l’élaboration de politiques en matière de drogue.
Ladite réunion, organisée par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, a vu la participation d’un grand nombre de magistrats à leur tête, le président de la Cour suprême. Cette enquête, menée par le professeur Soumaya Zeghrouni, avec l’accord du ministère de l’Education nationale et réalisée dans le cadre du Mediterranean School Survey Project on Alcohol and Other Drugs (MEDSPAD- Algérie), s’est portée sur les niveaux d’usage de tabac, d’alcool, de cannabis et de psychotropes dans le milieu scolaire. L’enquête en question a concerné plus de 3 000 élèves, dont 60% de filles, répartis dans 36 établissements et 108 classes. Elle a également montré que près de 15% des garçons et 13% des filles ont déclaré avoir pris des psychotropes, alors que la consommation d’alcool en milieu scolaire a été "faible". Pour le tabac, quatre garçons sur dix et une fille sur dix ont indiqué l’avoir consommé au moins une fois, selon cette enquête qui a bénéficié de la collaboration technique de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).L’enquête proprement dite a fait état des prévalences relevées pour les jeunes filles interrogées "sont beaucoup plus faibles" puisque 0,6% de filles ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de l’année 2005 et du mois même où s’est déroulée l’enquête. Pour ce qui est des psychotropes, "presque" 15% de garçons et 13% des filles ont déclaré avoir déjà pris de tels produits et ils sont 9% et 7% respectivement à en déclarer l’usage dans l’année 2005. Les consommations plus récentes (au cours des 12 derniers mois et des 30 derniers jours précédant l’enquête) "sont beaucoup plus rares" puisque 26% et 23% des garçons sont concernés et à peine 5% et 3% des filles, respectivement. Il est également précisé que l’initiation au tabac est "relativement précoce, souvent avant l’âge de 13 ans", et le tabac est le produit "le plus tôt essayé" parmi les quatre substances étudiées.
L’enquête s’est déroulée à Alger pendant près de cinq semaines à partir du 4 janvier 2005 et plus de 3 000 élèves (dont 60% de filles) répartis dans 36 établissements et 108 classes ont été interrogés. Les élèves de 15 et 16 ans représentent 60% de la population étudiée. Pour certaines analyses, les élèves âgés de 14 ans et ceux de 17 ans ont été inclus. Cela dit, lors de son intervention le directeur général de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a mis en exergue l’importance de cette rencontre dans la coopération et le partenariat entre les pays méditerranéens pour combattre ce fléau, rappelant dans le même contexte, l’action menée par l’Algérie dans ce domaine avec le groupe français Pompidou, notamment en matière d’échange d’expériences. A ce propos, M. Abdelmalek Sayeh a indiqué que “le danger de la drogue prend des proportions autrement plus préoccupantes parce qu’il cible plus particulièrement et de façon directe, les jeunes, en ce sens que ces derniers constituent la force vitale de toutes les nations”. “Pour nous en Algérie, il ne s’agit pas seulement d’une force vive, mais plus, c’est l’avenir même de la nation qui se trouve menacé. De surcroît, le danger de la drogue est d’autant plus menaçant que les narcotrafiquants disposent de moyens logistiques et technologiques très performants qui dépassent souvent ceux que peuvent mobiliser de nombreux Etats pour y faire face.”
السبت 24 نوفمبر 2007 - 0:03